12/30/2010

Entrainement de Décembre (12/2010)

Difficile de s'entrainer sérieusement en décembre! Entre les "Christmas party" (dès le 1er décembre!) avec les collègues, les conditions météo qui se sont détériorées dès le début du mois et les fêtes de fin d'année, ce mois de décembre a ressemblé plus à un mois de coupure où l'entrainement a été un peu délaissé.  Ou plutôt a été un peu différent : quelques sorties vtt dans la neige à Vincennes (je maudis mon appareil photo qui ne fonctionnait plus car les paysages étaient absolument magnifiques), du stretching assez fréquemment, et un peu de musculation (pompes, abdominaux, tractions).
Concernant ce sujet, je conseille les programmes d'entrainement 100 push ups (pompes en anglais) et 200 situps (abdominaux) qui vous permettent de progresser rapidement (100 pompes en 6 semaines quelque soit votre niveau!). Me concernant, je suis à la fin des programmes (en réalité, je refais hebdomadairement la dernière semaine du programme d’entrainement pour les pompes et les abdominaux).
Concernant mes allers retours au travail, j'ai alterné travail en force et fréquence de pédalage mais les séances sont courtes (25 minutes matin et soir). En effet, du fait du froid et de la nuit, je ne rallonge plus le parcours de quelques tours de Regents park. Mais c’est à ma surprise et un peu d'admiration à vrai dire, que je croise pratiquement tous les matins quelques cyclistes qui s'entrainent, avec leurs lumières, dans ces conditions. Le parc est parfois tout blanc du fait de la neige et cela me rappelle plutôt les paysages de stations de ski...

Mis à part cela, quelques entrainements sur le home trainer (2 séances d'interval training, 2 séances de puissance où j'emmène un gros braquet à faible cadence et à un niveau de pulsations élevées >170/minutes) afin de transformer la force en puissance...On verra bien si cela fonctionne lorsque les sorties plus longues reviendront car je n'ai plus de références pour juger ma forme actuelle! J’ai également changé mes roues sur le vélo de route pour l’hiver et fait quelques sorties à Vincennes (où j’ai d’ailleurs crevé 2 fois).

Coté fun, c'est surtout les rencontres avec le snowman (bonhomme de neige, photo ci-dessous) et la glace qui m'ont marqués (je suis parti en glissade sur une route qui était complètement verglacée, et je ne m'en étais pas rendu compte) ! Ouf, plus de peur que de mal car sur la glace, on glisse et on n'arrache rien, on récupère simplement quelques bleus…

Je termine donc le mois avec 510km parcourus en 24h30 et 11200 kcal brulées (toutes sorties et séances confondues). Des chiffres qui reflètent bien la réalité (moins d'entrainement à une intensité plus faible) et je termine l’année avec 10 500 km! Un point positif est que je vais démarrer 2011 avec à peine 2kg de plus par rapport à mon poids de forme (je pèse actuellement 64 kg).

Bonne année à tous et meilleurs vœux pour 2011!


 

12/18/2010

Paris-Brest-Paris 1891!


 Je publie ci-dessous un extrait du livre de Chris Sidwells, "A race for madmen, the extraordinary history of the Tour de France" à propos du 1er Paris-Brest-Paris.


"The noise of a racer's feet scrapes out of the darkness as he drags his bike to a halt outside Fougères in eastern Brittany. It's September 1891, the racer is Charles Terront, one of 206 pedalling pioneers who set out from Paris nearly two days ago. They are racing non-stop from the French capital to Brest, the Atlantic port at the tip of the Breton peninsula, and back to Paris again, a distance of 1,200 kilometres.

Fougères is a control town. Terront must stop at a lamp-lit huddle of officials, have his race card marked with the official stamp, then hurtle off into the night again. Six hours will pass before his nearest rival, Jacques Jiel-Laval, arrives here, and Terront will be even further ahead by the time he reaches
Paris, where he will win in a time of 71hours and 22 minutes.
Paris-Brest-Paris was the turning point in the early history of the bicycle. A steerable wooden-framed, two-wheeled vehicle was invented in 1817, but it was scooted along the road by the rider's feet. In 1861 a Parisian coach-builder, Pierre Michaux, attached pedals to the front wheel of one of these hobby-horses and called his invention the “velocipede”

That was the first bicycle, and it was quickly followed by the first bicycle race. The place was the Parc St Cloud,
Paris, the date was 31 May 1868 and the winner was An Englishman called James Moore. Later the same year Moore won the first race on the open road, 120 kilometres from Paris to Rouen. More road races followed and banked tracks called “vélodromes” were built for racing in front of huge crowds.

Bike racing became very popular, but cycling itself was less so. Then came Paris-Brest-Paris, and it finally underlined the possibilities of this new machine. The “safety cycle” had been launched in England by James Starley in 1885. It was a chain-driven bike, made from metal with a double-triangle frame, not so dissimilar to bikes today. Terront used a safety cycle to win this great race.

The race organiser, Pierre Giffard, was a committed cyclist who was evangelic in promoting cycling and the editor of one of the first bicycle publications, which was called “le vélo”. He fervently believed in the bike as a form of recreation and transport, and was determined to make others see the potential of a machine that could be ridden such vast distances.

Ninety-nine riders finished Paris-Brest-Paris behind Terront, the slowest only just beating the cut-off time of ten days, but that wasn’t the point. The important thing for Giffard was that they all came through unscathed, confounding prevailing medical opinion that human beings trying to cover such huge distances by their own power would damage themselves and maybe even die.

After the race Giffard wrote in the editorial of his magazine : “For the first time we saw a new mode of travel, a new road to adventure, a new vista of pleasure. Even the slowest of these cyclists averaged 130 kilometres a day for ten days, yet they arrived fresh and healthy. The most skilful and gallant horseman could not do better. Aren’t we on the threshold of a new and wonderful world?”"

9/20/2010

Versailles-Chambord (18/09/2010)

En ce weekend de journées du patrimoine, c'est sur une des classiques Parisiennes de Septembre que je m'élance : Versailles-Chambord, 215km à parcourir entre ces 2 châteaux. Pour ma 1ère sortie depuis La marmotte (le 3 juillet), je ne pouvais rêver mieux comme rallye cyclotouriste pour participer aux journées.

Mis à part la marmotte, ces mois de Juillet et d'Aout ont été plutôt calmes, sans aucune participation aux cyclosportives de notre beau pays ou autres événements cyclistes. Pour essayer de garder la forme, j'ai simplement ajouté quelques tours de Regents Park (à Londres) le matin et le soir en allant au travail, le tout à un rythme élevé. La distance parcourue au total est de 1300km...Je me suis attaché également à travailler la souplesse et les étirements pour remettre ce corps rouillé par Bordeaux-Paris et la Marmotte en état de fonctionnement.

Je suis donc impatient de remonter sur ma monture, en ce frais matin de Septembre, pour cette 1ère participation avec 2 interrogations: ai-je réussi à préserver mon niveau acquis au mois de Juin et vais-je tenir la distance?

Je retrouve Just (du CSM13) comme prévu porte St Cloud à 6h20 et nous nous
rendons au départ devant le château de Versailles. Nous partons vers 7h et l'objectif fixé est de rentrer par le train de 15h54 de Mer (à 6km de l'arrivée), le vrai challenge étant de prendre celui de 13h55, ce qui impose au minimum une moyenne de 32km/h avec peu d'arrêts...

Nous roulons assez rapidement donc dès le début et nous traversons la vallée de Chevreuse. Je m'imaginais un parcours tout plat, il n'en est rien au moins sur ces 40 1ers kilomètres.

J'arrive au 1er ravitaillement seul, et savoure un délicieux pain aux raisins. Ah ces ambiances cyclotouristes! Je ne tarde pas trop et je repars avec un groupe venu de Flins. Le rythme s'est brutalement accéléré, et le compteur oscille entre 35 et 40 kilomètres/heure.

Les relais sont pris par chacun, parfois désorganisés et à la faveur de routes étroites et de traversées de petits villages, je suis sorti, et je m'aperçois une fois dans la plaine que mon avance est d'un bon kilomètre! Je suis toutefois réaliste, je ne m'épuise pas et le groupe me reprend à une allure qui a de nouveau augmentée. Nous arrivons au 2nd ravitaillement, à mi-parcours, un peu après 10h30, ce qui irrite les organisateurs, nous reprochant d'aller trop vite: le déjeuner n'est pas près!

Etant dans mon timing (pour le train de 13h55), je n'attends pas et je repars avec 2 nouveaux compagnons : un habitué des cyclosportives en fin de saison et un habitué de l'ultra endurance qui s'entraine pour la prochaine RAAM. Pendant que nous pédalons entre 30 et 35km/h, il nous raconte ses aventures et son entrainement. La RAAM (Race Across AMerica) est une course chronométrée de 5000 kilomètres à parcourir seul, en moins de 11jours! Pour s'entrainer, il cumule les kilomètres : il rentrera d'ailleurs en vélo quand je serai dans le train...Il y a 2 semaines, il faisait 900 km en traversant la France en 2 jours...
Il n'aime pas les accélérations (comme sur la portion précédente) et il base toutes ses sorties sur des allures constantes à environ 32/33km/h. Il est également entrainé à dormir peu: 2h par nuit maximum lorsqu'il courre sur la RAAM. Je le reverrai d'ailleurs surement si je participe à Paris-Brest-Paris l'année prochaine car c'est également un de ses objectifs 2011 (qu'il a déjà effectué).

Nous roulons toujours mais sur cette 3ème portion, je me sens moins fringant et mes relais sont plus rares. Nous arrivons ensuite au dernier ravitaillement: nous repartons avec mon collègue cyclosportif ("Mr RAAM" s'alimentant un peu plus longuement) a qui j'explique mon objectif: arriver au bout du rallye puis parcourir les 6km jusqu'à Mer pour prendre le train de 13h55. Nous calculons que je suis dans le timing, mais qu'il ne faut pas trainer. Et c'est quelque part avec toute l'énergie qu'il nous reste que nous terminons en vrai finisseurs autour de 35km/h en prenant chacun des relais appuyés. Merci Monsieur!

Je passe l'arrivée, et continue jusqu'à Mer...Les 3 derniers kilomètres vont me paraitre interminables: j'ai une fringale mais je m’accroche. Hélas, cela ne servira à rien: la gare est encore 2 kilomètres plus loin et j'arriverai finalement avec à peine 10 minutes de retard!

Dommage, mais belle journée quand même à 32.5km/h de moyenne. Je retrouve Just plus tard et nous nous racontons nos exploits dans le train du retour... Pendant que MR RAAM pédale encore pour rentrer !

7/04/2010

La Marmotte (03/07/2010)

Cette année, la marmotte avait une saveur particulière bien avant le départ et cela pour 2 raisons.
La 1ère étant le fait qu’après 3 participations consécutives, j’étais bien décidé à arrêter après celle-ci ! En effet, l’aventure a démarré en 2007 ou je terminai en 9h01 (et loupait l’or pour 20 minutes) après une montée catastrophique (hypoglycémie à 6km de l’arrivée) de l’Alpe d’Huez du fait d’une mauvaise gestion de l’effort. En 2008, le manque de préparation m’avait obligé à gérer la course et à améliorer mon temps « au mental » de 20 minutes, surement la participation qui me marquera le plus. Rien à dire sur l’édition 2009 si ce n’est qu’avec un entrainement que je qualifie de « correct », j’améliore de nouveau mon temps de 20 minutes…
La 2nde raison est qu’il y a une semaine, j’étais sur les routes de Bordeaux – Paris (630 km en 25h57) et que je n’ai eu donc que 5 jours et demi pour récupérer ! N’ayant pas de recul sur je sujet, quelle sera donc l’impact sur « la marmotte 2010 » ? La semaine de récupération s’est plutôt bien passée, je n’ai fait qu’aller au travail en vélo et en moulinant. Mon seul point d’inquiétude est un de mes genoux,  à la fin de Bordeaux – Paris, celui-ci me faisait terriblement mal et la douleur s’est effacée au fur et à mesure de la semaine…


Je me retrouve donc dans le 1er sas de départ avec mon coéquipier du CSM13 Jean François, à coté d’un type du coin qui raconte ses précédentes éditions et la façon dont il s’entraine : son meilleur temps est de 7h55, cela est d’ailleurs un peu décourageant de voir qu’un local n’arrive pas à descendre en dessous de ce temps pour nous les Parisiens habitués au plat…

Bref, on verra bien ce qui se passera, ca part à toute vitesse (à plus de 50km/h) sur la portion plate qui mène jusqu'à la route du Glandon. Je suis dans un groupe qui roule vite, et je regarde le cardio, je suis déjà à 175 en fréquence cardiaque, limite que je me suis fixée pour la montée de ce 1er col tout en moulinant un maximum pour ne pas tirer sur le genou. Ca monte rapidement, je dépasse un des compagnons de route de Lyon-Mont Blanc-Lyon dans la montée et je passe au sommet en 1h38, 7 minutes de moins que l’année précédente…En haut du Glandon, je suis tiraillé entre le fait que la douleur au genou est revenue mais n’est pas handicapante (mis a part le coté psychologique) et le fait qu’ à 175 pulsations / minutes, j’ai l’impression de retenir le moteur (surement parce que je mouline plus que d’habitude)…

Je suis prudent dans la descente du Glandon, qui ne comptera, de toute façon pas au classement général.  Comme l’année dernière, je me retrouve seul dans la vallée de la Maurienne et les cyclistes que je récupère ne prennent pas les relais escomptés, ce qui a le don de m’énerver et je les fais d’ailleurs exploser avec quelques accélérations pour ceux qui ne peuvent pas suivre! Je sens toujours mon genou mais la douleur ne s’amplifie pas. Quelques kilomètres avant la montée du Télégraphe, je rejoins un paquet d’une 100aine de coureurs. Ce coup-ci, je m’intègre dans le groupe et j’en profite pour récupérer avant la montée.

Je trouve la montée du Glandon plus difficile que lors des précédentes éditions. Il commence à faire chaud, mais surtout mon genou recommence à me faire mal. Je mouline du coup beaucoup, je maintiens ma fréquence cardiaque entre 160 et 170 pulsations. Le groupe, à ce moment la, n’existe plus, chacun grimpant a son rythme. Un des copains de Lyon Mont Blanc Lyon me dépasse dans son style à la Jan Ullrich, nous échangeons quelques mots et reprenons nos efforts respectifs. Je passe le Glandon, et rejoins le ravitaillement ou je m arrête 10 minutes, histoire de prendre quelques oranges et faire le plein des bidons. Je m’étire et je fais le point sur la situation: que vais je bien pouvoir faire? Je ne suis pas très confiant sur mes chances de terminer cette édition, dommage étant donné ma forme! Il me faut au moins grimper le Galibier et on verra bien.

Je remonte donc sur ma monture qui n a jamais failli un seul instant depuis le début de l’année, et qui en demande toujours davantage après Lyon Mont Blanc Lyon, Bordeaux-Paris,... C’est maintenant le Galibier. Ma fréquence cardiaque est de 160/165 en moyenne pendant l'ascension, coté moteur, cela va plutôt bien d'ailleurs...coté mécanique, après la chaleur du Glandon, c’est le  froid (car il fait froid cette année en haut du Galibier et la neige est présente) qui est train de malmener l'articulation...Bref, j'arrive au sommet en avance par rapport aux précédentes années, en me disant qu'il va vraiment falloir gérer la descente afin de remettre la mécanique en état de fonctionnement mais je ne suis pas très optimiste.


Je commence la descente et la surprise! Mes jambes ne tournent pas ronds, elles ne tournent pas du tout d'ailleurs ou plutôt par à coup...je vais donc passer la majeure partie de la descente à m'étirer, mouliner, sans jamais pouvoir prendre la roue des groupes qui me passent! J'arrive enfin à Bourg d'Oisans et je m'élance dans la montée de l’Alpe d' Huez sans me poser de questions. Je gère la montée, l'objectif est maintenant de terminer et je sais que je vais améliorer mon temps. Serein et concentré, tels sont les adjectifs qui me qualifient à ce moment la.  Ma fréquence cardiaque tourne autour de 145 et, c'est avec surprise, que l'état du genou restera constant. Je franchis la ligne d'arrivée en 7h45, améliorant mon temps de plus de 35 minutes et en me classant à la 452ème place du général (je gagne 550 places!) et 185ème par catégorie (dans les 13 premiers %!). La décision est vite prise, je ne veux pas terminer sur une édition comme celle-ci, bonne performance mais sans donner le maximum de moi-même (ou plutôt en donnant le maximum de mes moyens à ce moment-la). Je reviendrai donc l’année prochaine et l’objectif sera de terminer dans les 10% de ma catégorie d'âge! A l’année prochaine donc!

6/30/2010

Bordeaux Paris - 06/2010 (English Version)

Bordeaux-Paris : 25-26th June  2010
I always thought of the Bordeaux-Paris race as a way for a mad cyclist to spend countless hours on a saddle to ride 620kilometres of flat road. Thus, I thought I would never have engaged on a challenge of this type, preferring shorter distances with more slopes! It was Eric who proposed to me the idea of this potential 35 hours adventure (35 hours is the maximum number of hours given to complete the race). After much discussion, the moment of truth arrived for a decision, and finally, it’s with a little scepticism and apprehension that I decided to compete and so registered for the race, the principal reason being the fact that Bordeaux-Paris, it’s part of the history of the beginnings of cycling, a mythical race which I want at least to try to complete once in my life.
Thank you Eric, who couldn’t take part of the challenge, to have encouraged me and I wish you a recovery as soon as possible.

1 week before
The week before the departure I was anxious, “a positive stress” because of the lack of experience on this type of challenge: I would be alone, the longest ride this year didn’t exceed 225 kilometres (2*225kilometres on 2 days for Lyon-Mont Blanc-Lyon), I would need to manage the night (to sleep or not to sleep and the question of lighting), the things to be carried (food, equipment…). After careful consideration, my initial strategy would be to ride the 407 first kilometres until Romorantin on Saturday and to decide then between finishing the remaining 213 kilometres during the night or the following day…

The day before
The race start takes place at 6am on the Saturday morning. I would like to find a group riding at the same pace, so that the kilometres do not pass too slowly, this will also enable me “to keep energy under the pedal”. My own objectives are never to exceed the 160 pulsations per minute on my heart rate monitor, and if possible to manage a good 30 kilometres/hours on average, for at least at the beginning!

The D-Day, Saturday
It’s 5h15am on the day of the race when I am able to collect my registration card, to deposit my bag, and to take my small lunch: first pleasant surprise, I meet Raymond (I call him like that because I don’t know his real name), 71 year old cyclist that I met this year on Lyon-Mont Blanc-Lyon! We had ridden at that time 150 kilometres while taking the lead over each other, the kind of collaboration which weaves links! We join the start line, and then we are surprised: this one is made on the go in order to avoid the mobs of the previous years. We thus leave with 15 minutes early (5h45am) and I leave Raymond who waits for his buddies.

05H45
I thus launch out in this adventure, before the sunrise… It’s funny to see this long ribbon of twinkling red lights on the road! It is almost unreal; you might believe to be in another world. For the occasion, I’ve equipped the bike with 3 front lamps to lighten the road which goes before me, 1 lamp in the back and one on each of my ankles - 24 batteries on the whole, not very ecological or light. I also mounted a front bag on the handlebar, in order to carry the food, but also spare clothes and some tools… While controlling my heart rate, I overtake many competitors, in group or isolated, during the first 30 kilometres. We can hear the song of the roosters, the day is rising and the 1st beads of sweat make their appearance. The first 60 kilometres are not difficult, the road is rather flat and pleasant, and the sun is there. I am often overtaken by assistance cars of the other competitors and I profit from the blow of sympathetic encouragements in the various villages or those who stop to supply the cyclists. Then things change a little: the road becomes a little less travelling, and 20 kilometres before the first checking point, gravel make the road uncomfortable, the impression of not going forward is unpleasant.

11H00
This first checkpoint is located at 133 kilometres after the start, and as its name indicates it, there is no supply of fresh food and water: one stamp on the registration card and we have to continue! Then, I stop in the pizzeria of the village to have a coffee and to fill my can with water. I look at my bike computer: 32kilometres/h of average. At the time of setting out again, Raymond arrives alone: he is very strong Raymond and he says to me not to wait for him: I will not see him again on this race. I set out for the next 90 kilometres up to the checkpoint 2 to “L’Isle sur Jourdain” in French department “La Vienne”. The road becomes undulating, breakable, it starts to be hot and I always respect my limit in term of heart rate pulsations: as a consequence, I go slower. The cars of assistance are also becoming scarce; I say to myself that both the road and the heat will make damage. I am grateful with the driver of one of the cars who will supply me with water: not knowing his first name, I call him Roger for the story; he comes from the Var (French department in south of France near the Mediterranean cost) and has raced several Paris-Brest-Paris and Bordeaux-Paris!

13H30
It’s without any problems that I arrive at the checkpoint: still no food and water here also, so I stop in the cafe of the village a little further along, I order a soda and I fill the cans. At the same time, I answer to my friend Eric who sent me a text: thank you for your encouragement because I was quite alone. I had just raced 230 kilometres with an average speed of 30km/h, alone, but the presence of the supporters and the assistance cars of the other racers make the challenge pleasant and so I am focused on my objective! If we consider what my expectations of the race were before I started, at this point, my initial perceptions quickly flew away: this is because Bordeaux-Paris is NOT flat and is absolutely not as tedious as I first thought, I have already climbed 2000m (3865m overall), and the race uses small roads with pretty landscapes and we cross quite charming villages! I set out again in direction of checkpoint 3 in Martizay in Indre (an other French Department), 90 kilometres further. The road becomes again flat, and I think that finally, I will be able to increase my speed: it is without taking into account the heat and the front wind which decided to made their appearance on this part of the race. I see my speed decreasing, and a strange feeling invades me as I race the kilometres, alone, in the wind, under the sun… Tireless, always concentrated and motivated by my objective, I turn the pedals. When I’ll reach the next checkpoint I will have reached the halfway stage of race, so, I turn the pedals… But where are the others racers, the possible members who could have taken the lead over me? Why they didn’t overtake me, did I cycle too quickly at the beginning? It’s very hot, I don’t have any more water in my cans and I didn’t see Roger for a long time, what happen to him? My throat is very dry, I am not able to swallow anything and being thirsty, I arrive at “Angles sur l’Anglin”, one of the most beautiful villages of France, perhaps 15kilometers before the checkpoint. I have to stop in a cafe, I take a soda again, fill my cans and I set out again… Saved! I’ve avoided the worst! I arrive at the checkpoint, Roger overtakes me one kilometre before it, and I think that the things are going well, I’ve raced half of the race without any major troubles and now, the heat and the wind are behind me, even if it was with difficulty, it is true.

17h10
And what a good surprise, the checkpoint in Martizay is full of foods and drinks! I take a coke, I swallow 2 apple compotes, I rest a little, I look enviously at a guy who gets a massage from his wife, I have a chat with Roger who kindly fills my cans with fresh water and I set out again, this time to “Noyers sur Cher”, 70 kilometres further in the “Loir et Cher” French department. At that time, I am rather satisfied: I set out of the checkpoint no 3, middle of the race,  at 5.30pm, my bike computer is showing an average of 29km/h and I feel well, a little bit tired by the wind that I had to face on the previous stage. The weather is less hot and the sun loses his intensity. The wind is less strong. I start again on a better pace of around 30km/h for the next hour.

17h50
Suddenly, absolutely nothing: I have a very bad stomach and no more power! I lie in the grass under the shade of a tree on the roadside, thinking that I will rest a little, my helmet being used as a pillow! I am very hot, my body sweats from everywhere without moving! This reminds me of my first “La marmotte” (French sportive in the Alps) when climbing “L’Alpe d' Huez”, I had to stop for a long time, 6 kilometres before the finish line … I don’t think any more, the air generated by the cars and the trucks which pass along the road is the only thing which relieves me! And still no cyclists: is it the wrong race? There should be between 1 500 and 2 000 competitors on these roads and I’ve cycled 340 kilometres during 12h30 all alone! After 15minutes, I decide to start again on the road… only for 400 meters… I lie again, this time in a small path to avoid the noise of the cars! I perceive a group of 5 cyclists followed by their van of assistance, and then Roger who also passes followed by his 2 buddies on the bikes. Perhaps 15 min afterwards, I decide to start again the adventure, this time, I feel OK but this time more slowly… But perhaps 2 kilometres further, due to a long and stiff hill, again, I don’t feel very well: “Hey champion, you don’t feel well?” Roger says to me, at top of the hill where he had stopped for his friends.
He opens the large back door of his van (where he can park 2 or 3 bikes and where 2 or 3 cyclists can sleep!), which makes shade and I lie below it. He fills my cans, cuts me an orange into four, gives me a peach and tells me about the most delirious moments of his cyclists’ adventures: in particular he felt on the last Paris-Brest-Paris because he was sleeping on the bike. Since then, he only assists his buddies in this kind of adventure. 15 minutes later, “Hey champion, it’s time to go!”, he launches to me. I listen to him and I set out again gently, he overtakes me by hooting me.

18H30
At this time, I think Bordeaux-Paris is finished for me, there is still 250 kilometres to cycle and I do not advance very quickly, with my stomach absolutely messed up! I will either search for a hotel in the next village, or take a train to Paris and perhaps benefit from the beautiful announced day of Sunday to lie on a beach? I try to think about my errors: it would have been better to train with a 300 kilometres or a 400 kilometres race before to be accustomed to the long distance, and I think it’s not a good idea to do it under these conditions, all alone with the heat and without car of assistance, it is mad, a little bit in the state of mind of those who were riding 100 years ago, but at the end, did they complain? I also always wonder why there are so few cyclists. I wish I should have filled my can with the chicken soup that I had taken with me in the previous control point (I had hesitated, because I started to have enough of all the sugar drinks and bars). But anyway, it doesn’t matter anymore, only 6 kilometres remains until the next village – “Nouans” in “Indre et Loire” French department and all that will stop! I look at the kilometres going down slowly: 2 racers overtake me at a high speed (I should say that I do not have any more the notion of speed) and I really fell ashamed… 5… 4… 3kilometres…I feel a little better, I will finally only take a coke and try to join the next checkpoint and then decide what to do… 2… 1 kilometre. I reach Nouans, I am looking for a cafe… there is no open cafe in this village!!! No coke!!! Incredible!!! I have to carry on my way!!! And fortunately, with the kilometres, I feel better… and it’s easily that I cycle the 17 kilometres to the checkpoint at a pace which is more than correct. And I overtake the 2 previous cyclists who are stopped, they throw me an interrogative sight and will overtake me again… but in a car! 

20H05
I join the checkpoint (with a restaurant near it) in “Noyers sur Cher”, telling me that I will have a true meal: merguez (French sausages), rice, beer and coke, and it makes me feel good!!! Roger is also here. Finally some groups of cyclists are coming, often cyclists’ teams with their vans, and the majority of them not stopping for dinner! I text Eric and I set out again towards 8.45pm : these 70 kilometres will have taken 3h15minutes to ride, and with the stops and the meal, my average speed is now 28km/h… and I set out again, this time with my soup in the cans. I have now to cycle 35 kilometres to Romorantin, place of the next checkpoint with food and drinks (I’ve checked before leaving!). Nothing in particular, I‘ve recovered, I cycle at an usual speed, I lit one of my front lamp and one in the back as the night starts to fall. I am still hungry and my can of soup is swallowed very quickly, before the arrival!

22H00
Roger is at the checkpoint (the roles are inverted now, I am following him). I make a long pause, have a shower and change myself for the night (no, it is not pyjamas!), swallows several soups, several oranges and several sandwiches, I believe that I never ate so much since I’ve started to cycle! I am rather anxious for the following stage: 140 kilometers by night without any food supply, without any assistance nor fellow-members, it thus will be necessary to manage the cans because it will be surely difficult to find a cafe opened somewhere, and I am not speaking about the sleep. I prepare my bike: all the lamps are lit and I reorganize my front bag in order to place sandwiches in it… a group of Spaniards who is also here is looking at their mechanics who install their lamps! I thus start in the night towards 11pm. The first feelings are rather pleasant. The temperature is ideal, my lighting works well. The moon lights the mist ponds of Brenne (a well-known area in France), some animals can be heard in the bushes, the birds also and the cawing of frogs is an opera on his own! It is absolutely magic, and I turn the pedals, still and still, tireless and although I could cycle quicker, I prefer to take the time to ensure the objective. I enjoy myself with the soups and I am absolutely not sleepy. I overtake the group of Spaniards, - hola, hola! – and then my race continues. While crossing some villages, groups of children wait for the cyclists and play music with pans, I am not likely to fall asleep! Sometimes, I swallow a sandwich…

04h15, Sunday
All goes well until 20 kilometres before the checkpoint: no more water and no more soup in the cans even if I tried to manage. Then these 20kilometres, I did them with my mind and spirit, the desiccated throat, by lighting my bike computer every 500meters to see the remaining distance. The course is tedious, long straight lines of flat road, and the “Sologne” (French area) is behind me now.

05H10, Sunday
Lastly, I arrive at the checkpoint, in a cafe, and I am disappointed because there is nothing to eat and drink. I order an orange juice, a coke, I fill my water cans and my front bag with French croissants! And I set out again for the last 70 kilometres. The sunrise appears, and I am still cycling after 24 hours! I continue, and after 10 kilometres, it is the road which drives my bike in a descent! I am feeling tired and have dozed off 3 times, I surprise myself to open the eyes just at the last second to stop an accident! I decide it would be wise to stop, and at the same time I receive a text of my friend Just who leaves to the “mountain of Reims” (another French cycling race) and who wants to know where I am: it is 5.21am, 60 kilometres remains and I am going to sleep a little bit…

05H45, Sunday
”Hey, you’re ok?” ask me a woman through the pane of a car and waking me up in the same time! I’ve slept 15 minutes! “Yes, I felt asleep on the bike, so I’ve decided to stop”. And I set out again with the racer that she follows. He is absolutely burnt but I continue with him, to discuss a little… We are then overtaken by the race car of the sportive men (the ones who started 8 hours later and who have only 26 hours to complete the race), followed by an extra-terrestrial that you can’t see because you can only imagine that there is someone, lying on a bike covered with a carbon hull, and also followed by his own repair van! It will take him 17hours 30 minutes to complete the race…

06H00, Sunday
We are then overtaken by a cycling team coming from Brittany and followed by 2 vans of assistance. I decide to continue with them, I would cycle the last 55 kilometres in a group! Whereas we find our well known roads of Chevreuse valley (another part of France near Paris), they are supplied with food and drinks while cycling! I decide to eat my pieces of croissant from my front bag. It is funny that they have their team of people providing them with all there food and supplies and I am eating from my bag, anyway it is nice to share this meal with them.  Never has a croissant tasted  so good, it was fabulous…

07H10, Sunday
One member of the team is giving up! It’s incredible to give up so close to the goal: it is his mind who gave up, not his body. 

07H55, Sunday
We cross the finish line at 7.55am. I am quite happy to stop, to take a shower and to receive my trophy with emotion! I find also Roger, I thank him a lot for his support, we have a few words (his friends have crossed the finish line, one hour before at 6.55am) and he leaves: I will never see him again.
I have thus raced 625 kilometres in 25 hours 55 minutes with an average speed of 24kilometres/h, an average cycling speed of 27.5kilometres/h, so that is to say approximately 3h20 minutes of stops. I’ve finished in the 16th position (on 314 competitors in my race version).

http://www.bordeaux-paris-cyclos.com/

6/28/2010

Bordeaux-Paris 2010 (26/06 et 27/06/2010)

L’idée que je me faisais d’un Bordeaux Paris était initialement celle d’une course pour cyclistes un peu fous capables de passer des heures sur une selle pour parcourir 620 km de plat ! A priori, jamais je ne me serais engagé sur un challenge de ce type, préférant à la base des distances plus courtes et plus pentues ! Et puis Eric m’a proposé l’aventure dans sa version 35h (maximum du temps autorisé pour parcourir la distance). Il vint alors le moment de la réflexion, et c’est finalement un peu septique et avec un peu d’appréhension que je vais finalement m’inscrire, la principale raison étant alors le fait que Bordeaux-Paris, c’est une partie de l’histoire des débuts du cyclisme, une course mythique que je veux au moins essayer de faire une fois dans ma vie.
Merci donc a Eric, toi qui n’a pas pu participer, de m’avoir entrainé dans ce challenge et je te souhaite de retrouver la forme le plus rapidement possible.
La semaine avant le départ suscite en moi des interrogations, « un stress positif » du fait du manque d’expérience sur ce type de challenge : je serais seul, la plus longue sortie cette année n’excède pas 225km (2*225 sur 2j pour Lyon Mont Blanc), la nuit à gérer (dormir ou ne pas dormir et la question de l’éclairage), les affaires à emporter (tenue de rechange, nourriture,…). Apres réflexion, mon objectif est finalement de parcourir les 407 1er km jusqu'à Romorantin le samedi et de décider ensuite entre finir les 213km restants pendant la nuit ou le lendemain… Le départ a lieu à 6h ce samedi matin. J’aimerais trouver un groupe roulant a mon allure afin que les kilomètres ne passent pas trop lentement, ce qui me permettrait également d’en « garder sous la pédale ». Je me suis d’ailleurs fixé comme objectif de ne jamais dépasser les 160 pulsations sur le cardio, et si possible d’avoir un bon 30km/h de moyenne, au moins au début !
Il est 5h15 quand j’arrive pour retirer ma plaque de cadre, déposer mon sac, et prendre mon petit déjeuner : 1ere agréable surprise, je croise Raymond (je l’appelle ainsi car je ne connais pas son vrai prénom), ancien coureur de 71 ans que j’ai rencontré cette année sur Lyon-Mont Blanc ! Nous avions parcouru à ce moment la 150km en se relayant, le genre de collaboration qui tisse des liens !  Nous rejoignons le départ, et nous sommes alors surpris : celui-ci se fait au fil de l’eau afin d’éviter les cohues des années précédentes. Nous partons donc avec 15min d’avance (5h45) et je quitte Raymond qui attend ses copains.
Je me lance donc dans cette aventure, avant le lever du jour…Qu’il est drôle de voir ce long ruban de lumières rouges clignotantes sur la route! C’est presque irréel, on se croirait dans un autre monde. Pour l’occasion, j’ai équipé le vélo de 3 lampes pour éclairer la route qui défile, 1 lampe à l’arrière et une sur chacune de mes chevilles -24 piles au total, pas très écologique-. J’ai également monté une sacoche sur le guidon, afin d’emmener le ravitaillement nécessaire, mais aussi une tenue de rechange et quelques outils,… Tout en maitrisant mon rythme, je reprends beaucoup de concurrents, en groupe ou isolés, pendant les 30 1ers km. Le chant des coqs se fait entendre, le jour se lève et les 1eres gouttes de sueur font leur apparition. Les 60 1ers kms ne sont pas difficiles, le parcours est plutôt plat, la route agréable, et le soleil est présent. Je suis souvent doublé par des voitures d’assistance des autres concurrents et je bénéficie du coup d’encouragements bien sympathiques dans les différents villages ou celles-ci s’arrêtent pour ravitailler leurs cyclistes. Les choses changent un peu ensuite : le parcours devient un peu moins roulant, et 20km avant le 1er point de contrôle, la route devient granuleuse, l’impression de ne pas avancer est déplaisante.
Ce 1er point de contrôle est situé au km133, et comme son nom l’indique, il ne s’agit pas d’un ravitaillement : on tamponne la carte et on repart ! Je m’arrête donc dans la pizzeria du village pour boire un café et faire le plein des bidons. Je regarde mon compteur : 32km/h de moyenne. Au moment de repartir, Raymond arrive seul –il est très fort Raymond- et me dit de ne pas l’attendre : je ne le reverrai pas. Je repars donc pour 90km jusqu'au point de contrôle N2 a L’Isle sur Jourdain dans la Vienne. Le parcours devient vallonné, cassant, il commence à faire chaud et je respecte toujours ma limite en terme de pulsations, je vais du coup beaucoup moins vite. Les voitures d’assistance se font elles aussi de plus en plus rares, je me dis alors que le parcours et la chaleur vont faire des dégâts. Je sympathise avec le chauffeur de l’une d’entre elle qui me ravitaillera en eau : ne connaissant pas son prénom, je l’appelle Roger pour le compte rendu, il vient du Var et a parcouru plusieurs Paris-Brest-Paris et Bordeaux-Paris !
C’est sans problème que j’arrive au point de contrôle : toujours pas de ravitaillement, je me pose donc dans le café du village pour prendre un soda, et remplir les bidons. J’en profite pour répondre à Eric qui m’a envoyé un sms entre temps : merci pour tes encouragements car j’étais bien seul. Je venais de parcourir 230km à 30km/h de moyenne, seul, mais la concentration sur l’objectif, la présence des supporters et des voitures d’assistance rendent le challenge agréable! Sans parler du parcours, car à ce moment la, c’est une des mes idées reçues qui s’est envolée : Bordeaux-Paris n’est pas plat et n’est absolument pas ennuyeux puisque je totalise déjà 2000m de dénivelé (3865m en tout), et le parcours emprunte des départementales avec de jolis paysages et nous traversons des villages bien charmants ! Je repars du contrôle en direction du point de contrôle N3 à Martizay dans l’Indre, 90km plus loin. Le parcours redevient plat, et je me dis qu’enfin, je vais pouvoir «dérouler » : hélas, c’est sans compter sur la chaleur et le vent souvent de face qui a fait son apparition sur cette partie du parcours. Je vois ma vitesse diminuer, et un sentiment d’usure m’envahit au fur et à mesure que je parcoure les km, seul, dans le vent, sous le soleil…Inlassablement, toujours concentré et motivé par l’objectif, je pédale. J’arriverai à la moitié du parcours lorsque je serais au prochain contrôle, alors, je pédale… Mais que font les autres, les coéquipiers éventuels qui aurait pu me relayer ? Pourquoi ne m’ont-ils pas rattrapé, ai-je roulé trop vite au début ? Il fait chaud, je n’ai plus d’eau dans mes bidons et Roger ne m’a pas doublé depuis un bon bout de temps, que se passe-t-il ? La gorge sèche, ne pouvant plus rien avaler et ayant soif, j’arrive à Angles sur L’Anglin, un des plus beaux villages de France, peut-être à 15km avant le contrôle. Je m’arrête dans un café, prend de nouveau un soda, remplit mes bidons et je repars…Ouf, j’ai évité la catastrophe ! J’arrive au contrôle, Roger me double un km avant celui-ci d’ailleurs, et je me dis que les choses sont quand même bien engagées, j ai parcouru la moitié du parcours sans ennui majeur et j’ai passé l’après midi, la chaleur et le vent, difficilement, il est vrai.
Et quelle bonne surprise, le contrôle de Martizay est aussi un ravitaillement ! Je prends donc un coca, avale 2 compotes, me repose un peu, regarde d’un air envieux un coureur arrivé entre temps qui se fait masser par sa femme (dont c’est le métier), discute avec Roger qui me remplit gentiment mes bidons d’eau fraiche et je repars, pour 70km cette fois-ci jusqu'à Noyers sur Cher dans le Loir et Cher. Je suis donc plutôt satisfait jusqu'à présent, je repars du C3, milieu du parcours, à 17h30 avec une moyenne de 29km/h et je me sens bien, un peu usé par le vent que j’ai du affronté lors des précédents km. Il fait moins chaud et le soleil perd de son intensité. Le vent se calme. Je reprends donc la route sur de bonnes bases autour de 30km/h et je roule ainsi pendant une heure.
Et la patrata : j’ai d’un seul coup mal au ventre et plus aucunes forces ! Je m’allonge à l’ombre dans l’herbe sur le bord de la route en me disant que je vais me reposer un peu, mon casque me servant d’oreiller ! J’ai très chaud, mon corps transpire de partout sans rien faire ! Cela me rappelle ma 1ere marmotte dans la montée de l’Alpe d’Huez à 6km de l’arrivée, j’avais du m’arrêter un long moment… Je ne pense plus à rien, l’air généré par les voitures et les camions qui passent le long de la route et qui me balaie est la seule chose qui me soulage ! Et toujours aucun cycliste : me suis-je trompé d’épreuve ? Il devrait y avoir entre 1500 et 2000 concurrents sur ces routes et cela fait 340km/12h30 que je roule tout seul ! Après 15min, je décide de reprendre la route…pour 400m…je m’allonge de nouveau, cette fois-ci dans un chemin à l’abri des voitures ! Je perçois un groupe de 5 cyclistes suivi de leur camionnette d’assistance, puis Roger qui passe également suivi de peu par ses 2 compères à vélo. Peut-être 15 min après, je décide de retenter l’aventure, cette fois-ci, c’est la bonne ! Je repars tout doucement…mais peut-être 2km plus loin, à la faveur d’une montée assez longue et raide, ca ne va de nouveau pas : « alors champion, tu as un coup de moins bien ? » me jette Roger, en haut de la bosse qui s’était arrêté pour ses compères. Il ouvre le grand coffre arrière de sa camionnette (prévue pour que 2 ou 3 vélos soient logés et 2 ou 3 cyclistes puissent dormir !), ce qui fait de l’ombre et m’allonge dessous. Il me remplit les bidons, me coupe une orange en quatre, me donne une pêche et me raconte les moments les plus délirants de ces aventures cyclistes : il est notamment tombé sur le dernier Paris Brest Paris car il s’était endormi sur le vélo, depuis il s’est mis à la marche a pied et assiste ses copains dans ce genre d’épreuve. Après 15minutes, « il faut y aller champion! » me lance-t-il. Je l’écoute et je repars doucement, il me double en me klaxonnant. A ce moment la, je pense que Bordeaux Paris, c’est terminé, il reste encore 250km à parcourir et je n’avance pas très vite, avec le ventre en vrac ! Je vais chercher un hôtel dans le prochain village, voire prendre un train, peut-être profiter de la belle journée annoncée du dimanche pour m’étendre sur une plage ? Je réfléchis à mes erreurs possibles : j’aurais peut-être du faire un 300km ou un 400km pour être habitué aux longues distances, et je me dis que le faire dans ces conditions la, tout seul avec la chaleur et sans voiture d’assistance, c’est être un peu dingue, un peu dans l’état d’esprit des « forcenés de la route », ceux d’il y a 100 ans, mais est ce qu’ils se plaignaient finalement ? Je me demande aussi toujours pourquoi il y a aussi peu de cyclistes, je m’en veux de ne pas avoir mis la soupe de poulet que j’avais emmené dans le bidon au précédent ravitaillement (j’avais hésité, car je commençais à en avoir marre des boissons et barres sucrées). Mais bon, il ne me reste plus que 6km pour arriver au prochain village – Nouans dans l’Indre et Loire- ou tout cela va s’arrêter ! Je regarde les km défiler lentement, 2 coureurs me doublent à une vitesse dingue (il faut dire que je n’ai plus trop la notion de vitesse) que j’en ai même l’impression de me faire narguer...5…4…3km… ca va un peu mieux, je ne vais finalement que prendre un coca et essayer de rejoindre le prochain point de contrôle et décider de la suite à donner à l’aventure…2…1km..je suis à Nouans, je cherche un café…il n’y en a pas !!! Pas de coca !!! Incroyable !!! Je dois poursuivre mon chemin !!! Et heureusement d’ailleurs car au fil des km, ca va mieux… il ne fait d’ailleurs plus du tout chaud et je parcours assez facilement les 17km à une allure plus que correcte. Je reprends d’ailleurs les 2 cyclistes précédents à l’arrêt, qui me jettent un regard interrogateur et qui me redoubleront…en voiture !
Je rejoins donc le point de contrôle (au pied d’un restaurant) à Noyers sur Cher, en me disant que je vais me faire un vrai repas : merguez, riz, bière et coca, que ca fait du bien !!! Roger est la également. Enfin quelques groupes de cyclistes pointent leur nez (notamment un groupe d’Espagnol), souvent des équipes avec leurs camionnettes, la plupart ne s’arrêtant pas pour diner ! J’envoie un sms à Eric et je repars vers 20h45 : cette portion de 70km, m’aura donc pris 3h15 avec les arrêts et le repas, ma moyenne roulée est descendue a 28km/h…et je repars avec de la soupe dans mon bidon. Il me faut donc maintenant parcourir 35km jusqu'à Romorantin, endroit du prochain contrôle et ravitaillement (j’ai vérifié avant de partir !). Rien de particulier, j’ai retrouvé une allure normale, j’ai allumé une lampe à l’avant, une à l’arrière car la nuit commence à tomber. J’ai encore faim et mon bidon de soupe sera avalé très rapidement, avant l’arrivée !
Roger est au ravitaillement (les rôles se sont inversés, c’est moi qui le rattrape maintenant). Je fais une longue pause, me lave et change de tenue pour la nuit (non, ce n’est pas un pyjama !), avale plusieurs soupes, plusieurs oranges et plusieurs sandwichs, je crois que je n’ai jamais autant mangé depuis que je fais du vélo! Je suis plutôt inquiet pour la portion suivante : 140km de nuit sans aucun ravitaillement, sans aucune assistance ni coéquipier, il va donc falloir gérer les bidons car il sera surement difficile de trouver un café ouvert, sans parler du sommeil. Je prépare le vélo : toutes les lampes sont allumées et je réorganise ma sacoche afin d’y loger des sandwichs…Le groupe d’Espagnol qui est également présent bénéficie de mécaniciens qui installent leurs lampes ! Je m’élance donc dans la nuit vers 11h. Les 1eres sensations sont plutôt agréables. La température est idéale, mon éclairage fonctionne bien. La pleine lune éclaire les étangs de Brenne légèrement embrumés, quelques animaux se font entendre dans les buissons, les oiseaux également et le croassement des grenouilles est un opéra à lui tout seul. C’est absolument magique, et je pédale, encore et encore, inlassablement et en moulinant car j’ai passé à ce moment la le petit plateau et bien que je pourrais rouler plus vite, je préfère prendre mon temps et assurer l’objectif. Je me régale avec la soupe et je n’ai absolument pas sommeil. Je rattrape le groupe d’Espagnol, on se chambre un peu –allez, allez ! – puis continue mon chemin. En traversant quelques villages, des enfants attendent les cyclistes avec des casseroles, je ne risque pas de m’endormir. J’avale de temps un temps un sandwich…tout se passe bien jusqu'à 20km du ravitaillement, panne sèche : plus d’eau et de soupe dans les bidons, j’ai pourtant essayé de gérer. Alors ces 20km, je les ai fait au moral, la gorge desséchée, en allumant tous les 500m mon compteur pour voir la distance restante. Le parcours est ennuyeux, de longues lignes droites de plaine, car la Sologne est derrière moi maintenant.
Enfin, j’arrive au contrôle, dans un café, et je suis déçu car il n’y a rien à manger et à boire. Je commande donc un jus d’orange, un coca, je remplis mes bidons d’eau et ma sacoche de croissant ! Et je repars pour les 70derniers km. Le jour se lève encore, je pédale encore après 24h ! Je continue, et après une dizaine de kilomètres, c’est la route qui guide mon vélo dans une descente ! A 3 reprises, je me surprends à ouvrir les yeux au dernier moment ! Je décide de m’arrêter, je reçois un sms de Just qui part a la montagne de Reims et qui me demande ou j’en suis : il est 5h21, il me reste 60km à parcourir et je vais me reposer ! « Ca va ? » me demande une femme au travers de la vitre d’une voiture d’assistance qui me sort de ma somnolence peut-être 15minutes plus tard. « Oui, je m’endormais sur le vélo, alors je me suis arrêté ». Et je repars avec le coureur qu’elle suit. Il est cuit mais je continue avec lui, histoire de discuter un peu…Nous voyons alors passer la voiture des cyclosportifs partis 8h plus tard, dans son sillage un extraterrestre surement car on ne le voit pas, on se doute qu’il s’agit d’un vélo couché recouvert d’une coque en carbone, et il est suivi par son camion de dépannage ! Il mettra 17h30…Nous sommes repris par un groupe de 4 Bretons suivis de 2 camions d’assistance. Je décide de continuer avec eux, je ferais ainsi les 60 derniers km dans un groupe ! Alors que nous retrouvons nos routes de Chevreuse bien connues, ils sont ravitaillés en roulant ! Je sors alors mes morceaux de croissant de la sacoche pour partager le repas avec eux et je trouve la situation assez drôle…Jamais un croissant n’avait eu autant de saveur dans ma bouche…Un des leurs abandonne si prés du but en montant dans le camion, c’est le moral qui a lâché, pas le physique.
Nous franchissons la ligne d’arrivée a 7h55. Je suis bien content de m’arrêter la, de prendre une douche et de recevoir mon trophée bien mérité et avec émotion ! Je retrouve Roger qui s’en va, nous nous saluons et je le remercie grandement. Ses copains sont arrivés une heure avant.
J’aurai ainsi parcouru 625km en 25h55 a une moyenne de 24km/h, une moyenne roulée de 27.5km/h, soit environ 3h20 minutes d’arrêts.





6/15/2010

Bordeaux-Paris 1896 (English Version) !

 Je publie ci-dessous un extrait du livre de Chris Sidwells, "A race for madmen, the extraordinary history of the Tour de France" à propos de Bordeaux-Paris de 1896.
           
“Paris-Brest-Paris was the longest road race in this new sport, so long that after the first one they didn’t organise another for ten years, but by the late 1890s there were several other long-distance races: Bordeaux-Paris was nearly 600 kilometres. Plus there were 24-hour races on velodromes, and some that lasted six days. No rest was officially set aside in these races – the clock kept running. If a rider wanted to sleep he did so in his own time, as the race went on around him.

Anyone who could stay awake and keep going had a significant advantage over the rest, a fact that led some riders to experiment. The 1896 Bordeaux-Paris was won by a Welhshman, Arthur Linton. At Tours, just over half-way through the race, an eyewitness described Linton coming through the contol point “with glassy eyes and tottering limbs and in a high state of nervous excitement”. The eyewitness, whose name has been lost, was working as an assistant to a man hired by Linton called “Choppy” Warburton.
Warburton, a former professional runner, now earned his living as a trainer of professional runners and cyclists. It was a lucrative business. Linton was of Welsh minong stock and cycling was his path out of the pits. When Linton won he earned money. Warburton’s training produced results, so Linton paid him a percentage of his winnings. The higher Linton finished in a race, the more they both earned. But training didn’t just mean proscribing a number of miles to be ridden at such and such a pace; Warburton advised his clients on what to eat and looked after them when they raced and trained in other ways too.
The eyewitness in Bordeaux-Paris says that Lindon staggered on, just about maintaining his lead, but later, at Orleans, he stopped again. The Welshman was in a really bad way and on the verge of collapse. Warburton delved into the big black bag he always carried with him and administered various substances to Linton. From that moment the racer was renewed. He rallied, gained 18 minutes more on the second-placed rider and won the race. However, Linton died a few months later, the cause of death given as typhoid. He was 24.
Even young people as fit and strong as Linton did die of typhoid in those days, so his death can’t be laid unequivocally at Warburton’s door although people have tried to do so. However, the story suggests that Choppy’s black bag contained things a lot stronger than smelling salts and mineral water.”

6/06/2010

Lyon-Mont Blanc-Lyon (05/06 et 06/06/2010)



4 Super Motivés (Jacky V., Patrice B., Jean-François N. et moi-même) du CSM 13 avaient donc décidé de chevaucher leurs montures pour un raid cyclo de 450km et 5250m de dénivelé en 2 jours !

Le samedi matin, nous rejoignons le départ à 6h du matin ou nous récupérons nos plaques et donnons nos sacs qui seront transportés jusqu’ à l’arrivée.  
Le programme de cette 1ère journée de 225km jusqu'à Praz sur Arly (à coté de Megève ou avait d’ailleurs lieu La « Time Megève Mont Blanc » le jour même) comporte une longue portion de plat (80km) jusqu’au pied du parc régional de la Chartreuse que nous traverserons en escaladant 3 cols (col des Egaux, de la Cluse, et du Granier) avant une nouvelle portion de plat (70km) jusqu'à Ugine et la montée finale à Praz sur Arly : 3500m de dénivelé au total. Soleil et chaleur sont également au programme.
Nous partons avec le club local et dès le début, ca roule vite. Jean-François, Jacky et Patrice décident de rouler à leur rythme, quant a moi, je poursuis l’aventure avec mes nouveaux coéquipiers. Ca va vite jusqu’au pied de la Chartreuse puisque les 80km sont bouclés a 34km/h de moyenne (sans aucun relais pour ma part) et nous avons pratiquement repris tous les participants partis avant nous. La première montée pour rejoindre le Parc fait d’énormes dégâts, et nous nous retrouvons à 8 : 3 cyclistes d’un club de Lyon, 3 cyclistes d’un club du beaujolais, un montpelliérain et un csm13. Nous décidons avec mon collègue montpelliérain de jouer les arbitres entre les 2 clubs locaux. Et finalement, cela n’ira pas loin puisque dès l’enchainement du 2ème col, chacun monte à son rythme et je me retrouve devant avec un des Lyonnais. Du fait des arrêts plus ou moins longs et de la longue descente du Granier pour retrouver la vallée, nous sommes maintenant 6 pour les 70km jusqu'à Ugine.  Les relais sont désorganisés mais tout le monde participe à l’effort. Dernier ravitaillement avant la montée finale a Praz sur Arly. Nous repartons et chacun monte à son rythme sur cette petite route de montagne défoncée par l’hiver avec des passages à 16%. Cette montée fera beaucoup de mal dans le peloton. J’explose d’ailleurs à quelques kilomètres du sommet, je mets tout a gauche et je finis comme je peux en ne m’arrêtant jamais. La moyenne sera quand même de 28km/h !

Après une bonne douche, le fait d’arriver assez tôt (3pm) me permet de profiter de la piscine et des massages offerts ! Je rejoins mes compagnons de route et nous partageons les spécialités locales offertes avec quelques bières, le tout dans un cadre magnifique et sous un beau soleil ! L’ambiance est fort sympathique.

Je m’inquiète ensuite de mes coéquipiers du csm13,  qui arriveront plus tard et un peu moins frais. Ils ne pourront hélas pas profiter des massages !

2ème journée !

 Nous partons à 6h30 pour cette 2nde journée de 225km et 2250m de dénivelé. Dès le début, le col des Aravis est au programme et je le franchis vers 7h15. Il fait encore un peu sombre et je sens la grandeur des montagnes tout autour de moi avant d’attaquer la descente ! Atmosphère étrange qui sera renforcée par la traversée de La Clusaz complètement déserte !  La route est vallonnée pendant 50km et je retrouve une partie de mes coéquipiers de la veille partis un peu plus tôt. Nous resterons ensemble jusqu'à la fin de la journée, chacun franchissant le Mont Tournier à son rythme, et participant aux relais sur le plat jusqu'à l’arrivée en fonction de l’énergie restante. Nous arrivons juste avant la pluie avec une moyenne de 29.5km/h et nous sommes une nouvelle fois très heureux de partager une bière bien méritée!


En conclusion, je recommande ce rallye qui se déroule dans un cadre magnifique, a son rythme (cyclosportif ou cyclotouriste) et ou nous sommes particulièrement bien accueillis. Attention à avoir un minimum d’entrainement !