7/21/2011

Derniere ligne droite avant Paris-Brest-Paris 2011!

Ca y est, j'y suis !.....Derniere ligne droite avant mon 1er PBP et mon dernier objectif de la saison, et quel objectif : 1230km, 12000D+. A titre de comparaison, lorsque j'ai monte le Ventoux dans la meme journee par les 3 routes possibles, cela representait 5300 de D+. On arrive donc a ce dire que PBP, c'est 7 montees du Ventoux et 630km de plat...Peut on comparer? Je vous le dirais apres mais je ne pense pas!

Donc depart dans 1 mois exactement, avec la plaque numero 492 et la possibilite de suivre ma progression en live sur PBP TV !

Saveur particuliere donc, mais pas question de se deconcentrer, je ne pense qu'a une chose : la preparation, car il me reste pour cela un peu moins de 5 semaines pendant lesquelles je vais essayer de pedaler regulierement (si possible 4 fois en semaine), entre 1h et 2h30 en fonction de l'envie et de la forme, si possible dans "le tempo", avec quelques accelerations et augmentations de rythme mais sans jamais me mettre dans le rouge pour ne pas trop fatiguer.

J'ai prevu 3 longues distances (environ 200km) pendant les weeks ends et un weekend de repos !
Cote recuperation, j'utilise l'ESM que je me suis achete. Je vais l'utiliser egalement pour la 1ere fois pour developper ma force: on verra les effets. C'est Pierre, entraineur sportif, que j'ai rencontre lors de La Scott 1000 bosses qui m'a mis au point ce programme.

Cote materiel, la aussi, la preparation doit etre serieuse, j'ai retenu la lecon du porte bidon tout neuf qui a casse lors du brevet de 600km...Les epreuves montagnardes passees, je vais remettre les roues Cosmic et installer une nouvelle sacoche arriere.

Il faudra egalement faire attention a l'alimentation, pour pouvoir manger convenablement sans jamais etre malade lors du PBP. J'ai prevu pour cela de me faire des sandwichs avec mon propre pain aux fruits secs...

La gestion du PBP est aussi a mediter : ne pas s'arreter trop longtemps aux controles et zones de ravitaillement, et que ferais je lorsque le sommeil me gagnera ? Car c'est une limite qui n'a pas ete testee lors des brevets.

Et qu'en sera t il de ma voiture d'assistance ? L'organisation avec celle-ci n a pas ete non plus testee lors des brevets et elle peut etre dangereuse car la tentation de l'abandon est plus facile, surtout si cela ne se passe pas bien, ou si les conditions sont difficles. Il sera au moins plus facile d'avoir des photos et souvenirs personnels. Une vraie aventure aussi donc pour mon pere qui a accepte de jouer le role...Il va falloir aussi qu'il gere le parcours et son propre sommeil! Sans oublier qu'il faudra qu'il me pousse au bout de moi meme, surtout si je ne suis pas bien ou fatigue, ce qui risque fortement d arriver!

Que l'aventure commence!

7/19/2011

7/18/2011

L'etape du tour Issoire-Saint Flour (17/07/2011)

Si jusque la, les conditions meteo ont ete favorables a une belle annee de velo, le temps en ce 17 juillet dans le Cantal a transforme l'Etape du tour en une journee DANTESQUE : vent, froid, pluie ont durci un parcours deja pas facile, avec 3950m de denivele positif reparti lors de nombreuses mais courtes ascensions pour 208km. Les professionnels ont parcouru ces 208km en 5h27 a une moyenne de 38.2km/h!

Nous sommes 4000 au depart, soit pres de 2000 non partants qui n'ont pas voulu affronter ces conditions. Pourtant, il ne pleut pratiquement pas a 7h du matin en ce dimanche, mais le ciel est bien sombre. J'attends dans le sas de depart avec Olivier, un ami de Just (fideles aux grand rendez vous cette annee), qui est parti rejoindre son sas...
Une ultime averse avant le depart vers 7h15 m'oblige a sortir l'impermeable. Cote gestion de la course, j'ai prevu de passer en mode "PBP 2011", a savoir ne jamais depasser 165 en frequence cardiaque et eventuellement accelerer a partir du milieu de parcours si je me sens bien. Je ne veux pas reproduire l'aventure de La Marmotte ou j'avais teste mes limites pendant 4h avant de craquer.

Nous nous elancons donc plutot doucement, et je prends la roue de coureurs plus rapides pour essayer de rejoindre un bon groupe. C'est chose faite au bout de 20km mais ma regle "fc<165" n'a pas tenue : difficile de se retenir lorsque l'on a une belle occasion de rouler, et ca ne correspond pas trop a mon temperament.

Enfin, la 1ere montee arrive apres 45 km : il faut rejoindre le plateau du Cezallier. Cette fois-ci, je gere mon effort avant d'arriver sur le plateau...qui se transforme en machine a laver car c'est un terrible vent de face que nous devons affronter ainsi que des quantites d'eau non negligeables. La progression est alors difficile : il y a des coureurs partout, le vent est tellement fort que personne ne veut rouler pour ne pas se mettre dans le rouge (il faut dire qu'il reste plus de 150km a ce moment la a parcourir!). Il est meme impossible d'organiser ce qui ressemble a quelques coureurs echappes, nous sommes ballades de chaque cote de la route en fonction de la direction du vent et c'est des semblants d'eventails qui se forment...sauve qui peut, beaucoup s'arretent, certains se sentent mal et montent dans des ambulances, et a cette allure la, il va falloir plus de 10h pour parcourir les 200km! D'ailleurs, je ne crois pas que l'on puisse parcourir tous les km restants dans ces conditions.

Neanmoins, je crois que beaucoup se sont laisses impressionner par les conditions et ont eu peur de se mettre dans le rouge a 150km de l'arrivee pour en finir rapidement avec ce passage difficile. A ce moment la, je decide de rouler pour moi-meme, je cale ma fc a 170 pulsations par minute, je me couche sur le velo pour eviter le vent et je me mets a mouliner...je crois que l'experience des brevets qualificatifs pour PBP me sert bien...Derriere, personne ne m'a suivi pour profiter de ma roue! Je rattrappe ainsi quelques cyclistes, parfois regroupes ou seuls et j'arrive a Masssiac, au 1er ravitaillement, ou je ne m'arrete pas.

J'apprendrai plus tard qu'il y aura plus de 1000 abandons sur cette portion jusqu'au 1er ravitaillement ! Je continue ma route sous un temps - enfin - plus clement, et reprends ma gestion initiale de l'effort. Dans la montee du Puy Mary / Pas de Peyrol, j'avance bien et je reprends ainsi pas mal de coureurs. Cela se complique a 1 km de l'arrivee : il faut maintenant faire avec le brouillard et le froid (2 degres!) qui viennent durcir les jambes. Je suis frigorifie dans la descente que je fais prudemment (un certain Vinokourov a termine sa carriere sur chute a cet endroit la semaine derniere) et j'arrive au ravitaillement de mi-parcours. Je grelotte tellement qu'il m'est difficile de remplir mes bidons ! Seuls environ 2000 personnes arriveront dans les delais ce ravitaillement : a mi-parcours, il ne restera finalement que la moitie des partants !

Heureusement, le temps est de nouveau clement dans la montee raide du Pertus et cela me permet de me rechauffer. Tout comme ces personnes presentes en nombre sur le bord de la route pour nous applaudir et nous encourager, ambiance "Tour de France" garantie ! On m'annonce a ce moment la que je fais parti des 300 1ers...Je continue toujours au meme rythme au fil des montees et des descentes.

Enfin, le dernier col arrive et c'est 50 km de quasi descente qui nous attendent avec le vent de dos et ...le soleil...que du bonheur ! Seule mauvaise surprise, je ne trouve pas mon coequiper local du CSM 13 qui devait etre la pour nous ravitailler avec Just : je finirais sans eau et en ayant un peu faim, mais l'impact est minime sur cette partie du parcours !

Je termine finalement en 8h13 a 25.6 km/h de moyenne, en me classant 161eme au scratch et 60eme par categorie (sur environ 400 je crois), a ~1h25 du 1er qui a lui meme mis 1h20 de plus que les professionels ! Il faut dire que les conditions n'etaient pas non plus comparables, mais quand meme !

Il y aura 1982 arrivants a Saint Flour, dont Just (comme ci les conditions ne suffisaient pas, il a creve!) et Olivier qui terminent dans les 10H. Bravo aux "finishers" donc et a l'organisation irreprochable ! Et le parcours semblait etre magnifique...quand on pouvait en profiter.

7/12/2011

L'Etape du tour Issoire-Saint Flour (17/07/2011)

Derniere cyclosportive de l'annee inscrite a mon calendrier apres la Marmotte : L'Etape du Tour Issoire-Saint Flour avec ses 208km a parcourir pour 3900m de denivele positif.

J'avais en effet inscrit ces 2 cyclosportives a mon programme car je les trouvais interessantes dans le cadre de la preparation du PBP 2011. Elles venaient apres les brevets de 400km et 600 km et me permettaient ainsi de casser le rythme des longues distances tout en gardant la forme.


Apres la Marmotte, je me suis surtout attache a la recuperation en pedalant plutot souplement. L'objectif sera de ne pas se mettre dans le rouge a l'inverse de la Marmotte et de gerer ce parcours tres "casse pattes" dans le Cantal. Il faudra egalement eviter les chutes, nombreuses sur la course des pros, et qui ont termine en 5h28 a plus de 38km/h de moyenne. La comparaison sera interessante!

Rdv donc le 17/07/2011 !

7/04/2011

La marmotte 2011 (02/07/2011)

Comme tous les ans, c'est lors de la 1ere journee du tour de France que des milliers de cyclistes (7000 exactement!) se lancent a l'assaut des cols de la Marmotte, cette cyclosportive mythique de 175km et 5000m de D+.

Et comme tous les ans, c'est avec impatience et excitation que nous prenons le depart vendredi matin pour L'Alpe d'Huez avec Just et Hidare du Csm13.
Quelle sera notre forme ? Quel temps realiserons nous ? La Marmotte, quel que soit notre niveau, nous fait toujours peur...C'est surement ce qui nous attire, car le 1er objectif de ce defi est de franchir la ligne d'arrivee (il y a entre 1500 et 2000 abandons chaque annee), la probabilite de renoncer en bas de l'Alpe par exemple etant importante...






Cette edition 2011 a un gout particulier pour ma part puisqu'il s'agit de ma 5eme participation consecutive et j'ai decide que ca serait la derniere : il faut savoir changer d'objectifs. Cote performance, je ne pense pas, avant le depart, etre capable d'ameliorer mon temps de l'edition precedente (7h45) du fait de mon entrainement depuis 3 semaines qui n'a pas ete tres optimal. Surtout que cette annee est dediee a la preparation du Paris Brest Paris, et que j'ai donc developpe des qualites de rouleur plutot que de grimpeur, et que je n'ai pas trop de reference en montagne. Mais j'espere tout de meme realiser un temps correct.

Samedi matin, 7h.
Conditions ideales pour cette edition 2011, soleil et temperature raisonnables pour grimper le Glandon, le Telegraphe, Le Galibier et enfin L'Alpe d'Huez.




Je rejoins mon sas de depart vers 6h45 et les milliers de concurrents venus de toute l'Europe (80% d'etrangers environ) sont deja la, il faut d'ailleurs parfois les ecarter pour se faire une place:









Le depart est donne...Certains gardent de l'energie sous la pedale, je prends l'option de ne pas perdre de temps sur cette portion de plat puis enfin la montee du Glandon ou les paysages magnifiquent se devoilent apres la montee dans la foret. J'arrive au sommet en 1H40, soit 5 minutes de moins que l'annee derniere, il faut dire que je me sens bien et j'ai mis la barre bien haut. La descente du Glandon est neutralisee et les nombreux benevoles sont la pour rappeller que celle-ci est vraiment dangeureuse. Les ambulances sont d'ailleurs la pour intervenir rapidement si chute il y a. Et 400 metres apres le franchissement du col, c'est un 1er cycliste qui tombe : lui n'a heureusement rien mais il ne repartira pas car son velo est hors d'usage...

Je suis donc attentionne dans cette descente et je me retrouve avec un gros rouleur dans la vallee, ou nous alternons les relais. Nous reprenons un groupe qui a decide de profiter de notre entente pour se faire tirer. Etant confiant dans notre capacite a leur fausser compagnie, nous passons a l'acte a un endroit strategique et bye-bye... Nous sommes a plus de 40km/h ! L'excitation me gagne au fur et a mesure que je pedale car je me sens de mieux en mieux !

Enfin, le Telegraphe et ses 12 km d'ascension : je les avale a un bon rythme et je mets 49 minutes pour monter le col. On me donne meme mon retard (30 minutes) par rapport aux 1ers !!! C'est bien la 1ere fois que cela m'arrive a la marmotte... pas si mal quand meme sachant que nous sommes a plus de la moitie du parcours! J'arrive a Valloire en 3H43 et je commence l'ascension du Galibier jusqu'au ravitaillement ou je m'arrete. J'ai 20 minutes d'avance par rapport a l'annee derniere sachant que j'avais perdu du temps dans le Galibier du fait d'un genou devenu douloureux a la suite de Bordeaux - Paris ! De ce fait, je me dis que je risque d'ameliorer et de vraiment faire un bon temps ! A ce moment la, je suis 238eme au scratch sur des bases de 7H15/20...impensable.

Je remplis les bidons, me rafraichit et je repars pour les 15km d'ascension restants... Au bout du 1er km, je dechante completement : meme si j'ai l'impression que mes jambes sont toujours la, c'est le corps qui ne suis plus : je transpire tellement que je deviens trempe en quelques secondes et du coup je suis gele...une vraie crise d'hypoglycemie...ou une vraie eponge. L'envie de m'arreter est forte car je dors presque sur le velo. Mon corps ne supporte plus l'effort apres les 4H passees a haute intensite...

L'avantage de la preparation au PBP 2011, c'est que j'ai appris a gerer les moments de "moins bien". Je decide de rester sur le velo meme si je roule a 5 km/h. Tot ou tard, je sais que le jus va revenir...Mais en attendant, je suis dans cette phase que l'on connait tous un jour, lorsque l'on se dit que l'on va raccrocher le velo, lorsque l'on se demande si tous ces efforts valent vraiment le coup et ce que l'on fait la..."Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir..." : je suis presque au sommet du Galibier, 1H30 plus tard, lorsque j'arrive au niveau d'un groupe de Francais qui a mis la sono a fond pour motiver les coureurs...ils auraient quand meme pu choisir un autre morceau...Effectivement, me concernant,  il n'y a plus d'espoir d'ameliorer mon temps...Je ne sais d'ailleurs pas comment je suis arrive au sommet 1H40 plus tard...Je leve la tete pour la 1ere fois de l'ascension : les paysages sont magnifiques et j'arrive au ravitaillement ou je remplis les 2 bidons que j'ai vide...Je repars avec 15/20 minutes de retard par rapport a l'annee precedente !

Deja, a la fin du Galibier, je sentais que l'energie revenait. Mais apres un rapide calcul, je me rends compte que j'ai une chance minime d'egaler le temps de l'annee derniere : j'ai 20 minutes de retard mais j'avais perdu du temps du fait de mon genou. Du coup, je commence a me dechainer...pour la 1ere fois en 5 participations, j'essaie de faire la descente a fond et je n'ai pas peur dans les tunnels. Je cherche a gagner du temps...je rattrape un groupe que je lache malgre un vent contraire...j'en apercois un 2nd! Je trouve la Marmotte incroyable : me battre dans la descente seul pour essayer de grapiller quelques secondes par ci ou par la alors que j'etais au plus mal dans le Galibier apres un debut extraordinaire...et je ne doute pas de ma capacite a monter l'Alpe d'Huez, car l'envie de tout donner pour accrocher le meme temps est la ! Je n'ai pas finis cette edition que j'ai deja envie de revenir ! Voila finalement pourquoi j'en suis a ma 5eme participation consecutive...

Enfin j'arrive au pied de l'Alpe : si je monte l'Alpe d'Huez en 1h02, je ferais le meme temps. Est ce possible ? Alors je monte a une bonne allure sans me mettre de nouveau dans le rouge...je ne perds pas espoir...et je ne fais pas de calculs pour ne pas me deconcentrer...Mais lorsque je vois le panneau "arrivee 5 km", j'ai compris mais je continue...jusqu'au moment ou je vois le chrono depasser 7H45...a 2km de l'arrivee, sachant que le dernier est pratiquement plat...Je ne suis pas decu, tellement cette edition m'aura procure des sentiments opposes. Je finis tranquillement en 7H55 avec 10 minutes de plus que l'annee derniere mais surtout une course completement differente. Il m'aura fallu 1H12 pour cette derniere ascension et je termine 736eme au scratch et 287eme par categorie sur 1747 classes. C'est la 1ere annee ou je n'ameliore pas mon temps.

Just et Hidare finissent egalement avec l'argent et l'or. Nous partons le soir-meme et nous croisons encore des coureurs dans la montee de l'Alpe d'Huez apres plus de 13h d'efforts : bravo pour leur courage et felicitations aussi aux 1ers pour leur performance.

On a chacun une histoire a raconter lorsque l'on fait la Marmotte...elle a en tout cas le don de me faire changer d'avis, car j'espere vraiment revenir l'annee prochaine.