7/04/2010

La Marmotte (03/07/2010)

Cette année, la marmotte avait une saveur particulière bien avant le départ et cela pour 2 raisons.
La 1ère étant le fait qu’après 3 participations consécutives, j’étais bien décidé à arrêter après celle-ci ! En effet, l’aventure a démarré en 2007 ou je terminai en 9h01 (et loupait l’or pour 20 minutes) après une montée catastrophique (hypoglycémie à 6km de l’arrivée) de l’Alpe d’Huez du fait d’une mauvaise gestion de l’effort. En 2008, le manque de préparation m’avait obligé à gérer la course et à améliorer mon temps « au mental » de 20 minutes, surement la participation qui me marquera le plus. Rien à dire sur l’édition 2009 si ce n’est qu’avec un entrainement que je qualifie de « correct », j’améliore de nouveau mon temps de 20 minutes…
La 2nde raison est qu’il y a une semaine, j’étais sur les routes de Bordeaux – Paris (630 km en 25h57) et que je n’ai eu donc que 5 jours et demi pour récupérer ! N’ayant pas de recul sur je sujet, quelle sera donc l’impact sur « la marmotte 2010 » ? La semaine de récupération s’est plutôt bien passée, je n’ai fait qu’aller au travail en vélo et en moulinant. Mon seul point d’inquiétude est un de mes genoux,  à la fin de Bordeaux – Paris, celui-ci me faisait terriblement mal et la douleur s’est effacée au fur et à mesure de la semaine…


Je me retrouve donc dans le 1er sas de départ avec mon coéquipier du CSM13 Jean François, à coté d’un type du coin qui raconte ses précédentes éditions et la façon dont il s’entraine : son meilleur temps est de 7h55, cela est d’ailleurs un peu décourageant de voir qu’un local n’arrive pas à descendre en dessous de ce temps pour nous les Parisiens habitués au plat…

Bref, on verra bien ce qui se passera, ca part à toute vitesse (à plus de 50km/h) sur la portion plate qui mène jusqu'à la route du Glandon. Je suis dans un groupe qui roule vite, et je regarde le cardio, je suis déjà à 175 en fréquence cardiaque, limite que je me suis fixée pour la montée de ce 1er col tout en moulinant un maximum pour ne pas tirer sur le genou. Ca monte rapidement, je dépasse un des compagnons de route de Lyon-Mont Blanc-Lyon dans la montée et je passe au sommet en 1h38, 7 minutes de moins que l’année précédente…En haut du Glandon, je suis tiraillé entre le fait que la douleur au genou est revenue mais n’est pas handicapante (mis a part le coté psychologique) et le fait qu’ à 175 pulsations / minutes, j’ai l’impression de retenir le moteur (surement parce que je mouline plus que d’habitude)…

Je suis prudent dans la descente du Glandon, qui ne comptera, de toute façon pas au classement général.  Comme l’année dernière, je me retrouve seul dans la vallée de la Maurienne et les cyclistes que je récupère ne prennent pas les relais escomptés, ce qui a le don de m’énerver et je les fais d’ailleurs exploser avec quelques accélérations pour ceux qui ne peuvent pas suivre! Je sens toujours mon genou mais la douleur ne s’amplifie pas. Quelques kilomètres avant la montée du Télégraphe, je rejoins un paquet d’une 100aine de coureurs. Ce coup-ci, je m’intègre dans le groupe et j’en profite pour récupérer avant la montée.

Je trouve la montée du Glandon plus difficile que lors des précédentes éditions. Il commence à faire chaud, mais surtout mon genou recommence à me faire mal. Je mouline du coup beaucoup, je maintiens ma fréquence cardiaque entre 160 et 170 pulsations. Le groupe, à ce moment la, n’existe plus, chacun grimpant a son rythme. Un des copains de Lyon Mont Blanc Lyon me dépasse dans son style à la Jan Ullrich, nous échangeons quelques mots et reprenons nos efforts respectifs. Je passe le Glandon, et rejoins le ravitaillement ou je m arrête 10 minutes, histoire de prendre quelques oranges et faire le plein des bidons. Je m’étire et je fais le point sur la situation: que vais je bien pouvoir faire? Je ne suis pas très confiant sur mes chances de terminer cette édition, dommage étant donné ma forme! Il me faut au moins grimper le Galibier et on verra bien.

Je remonte donc sur ma monture qui n a jamais failli un seul instant depuis le début de l’année, et qui en demande toujours davantage après Lyon Mont Blanc Lyon, Bordeaux-Paris,... C’est maintenant le Galibier. Ma fréquence cardiaque est de 160/165 en moyenne pendant l'ascension, coté moteur, cela va plutôt bien d'ailleurs...coté mécanique, après la chaleur du Glandon, c’est le  froid (car il fait froid cette année en haut du Galibier et la neige est présente) qui est train de malmener l'articulation...Bref, j'arrive au sommet en avance par rapport aux précédentes années, en me disant qu'il va vraiment falloir gérer la descente afin de remettre la mécanique en état de fonctionnement mais je ne suis pas très optimiste.


Je commence la descente et la surprise! Mes jambes ne tournent pas ronds, elles ne tournent pas du tout d'ailleurs ou plutôt par à coup...je vais donc passer la majeure partie de la descente à m'étirer, mouliner, sans jamais pouvoir prendre la roue des groupes qui me passent! J'arrive enfin à Bourg d'Oisans et je m'élance dans la montée de l’Alpe d' Huez sans me poser de questions. Je gère la montée, l'objectif est maintenant de terminer et je sais que je vais améliorer mon temps. Serein et concentré, tels sont les adjectifs qui me qualifient à ce moment la.  Ma fréquence cardiaque tourne autour de 145 et, c'est avec surprise, que l'état du genou restera constant. Je franchis la ligne d'arrivée en 7h45, améliorant mon temps de plus de 35 minutes et en me classant à la 452ème place du général (je gagne 550 places!) et 185ème par catégorie (dans les 13 premiers %!). La décision est vite prise, je ne veux pas terminer sur une édition comme celle-ci, bonne performance mais sans donner le maximum de moi-même (ou plutôt en donnant le maximum de mes moyens à ce moment-la). Je reviendrai donc l’année prochaine et l’objectif sera de terminer dans les 10% de ma catégorie d'âge! A l’année prochaine donc!