Grand Tour du Mercantour (22-27/06)
Distance : 560 km.
21 juin : Départ
La grève SNCF compromet notre départ. Un plan « B » commence même à s’échafauder. Pourtant, la veille au soir, notre train qui avait été supprimé les jours précédents est finalement annoncé « circulant ». Le suspense aura duré jusqu’au bout.
À l’arrivée à Antibes nous sommes rejoints par Éric, le cousin de Patrice et trois autres cyclos arrivés par le même train. Une navette de l’organisation doit nous conduire jusqu'à Guillaumes. Les vélos sont chargés dans une voiture, nous embarquons à huit dans le fourgon pour 2 petites heures de route.Sylvain a prévu de rallier le lieu de rendez-vous en vélo. Il a programmé son GPS et procédé à quelques rectifications rapides de l’itinéraire. Il compte arriver vers 17h30.
Sur place, nous prenons possession de nos chambres, procédons aux derniers réglages puis rejoignons le lieu du briefing pour une présentation du séjour suivi d’un apéritif de bienvenue. Vers 19 h Sylvain n’est toujours pas arrivé. Je tente de le joindre. Il laisse un message pour dire qu’il est à 15/20 km de Guillaumes.
Nous rejoignons la salle des fêtes pour le dîner, mais toujours pas de Sylvain. Vers 21 h il se pointe enfin, suant, les traits tirés, et copieusement applaudi par les 150 participants qui attaquent le dessert. Trompé par son GPS qui a sélectionné le chemin le plus court, il a franchi plusieurs petits cols pour finir par rejoindre la route principale sur un sentier muletier !
22 juin : Guillaumes - Barcelonnette
23 juin - Barcelonnette - Auron
Alain s’improvise capitaine et nous entraîne pour un petit détour « touristique » par l’ancienne route de Nice, histoire de rajouter quelques kilomètres à cette étape qu’il devait juger trop courte.
Nous retrouvons l’hôtel d’il y a deux ans, redouté à juste titre pour le temps que nous avions passé à faire la queue pour accéder à un maigre petit déjeuner.
Le briefing a lieu dans la salle des fêtes où nous avons droit à une belle présentation de la station d’Auron.
Le dîner est servi dans cette même salle, et si le menu est excellent, le repas est un peu gâché par le bruit assourdissant des conversations.
Qu’il est difficile de repartir quand on est si bien au soleil. Heureusement Il ne reste plus qu’une petite heure pour rejoindre notre hébergement à la station d’Auron et en terminer avec cette deuxième journée.
24 juin – Auron - Valdieri
Ce matin, il faut jongler avec les stratégies d’optimisation des déplacements. L’hôtel est à 400 m du garage à vélo. Faut-il chercher sa monture en chaussures de ville puis revenir à l’hôtel pour finir de s’équiper ou bien boucler sa valise et chercher le vélo en chaussures cyclistes au risque de détruire les calles ?Finalement tout le monde se retrouve sur la place centrale d’Auron où sera donné le départ. La journée commence par une jolie descente jusqu'à Isola d’où démarre la longue ascension du col de la Lombarde.Alain nous avait prévenus, les quatre premiers kilomètres sont très difficiles. Le peloton s’étire. Sylvain est devant. Alain et moi montons en solitaire. Didier et Patrice papotent, Just, Éric et Thao suivent quelques longueurs plus loin. Frédérique et Christophe font des apparitions devant puis se laissent rejoindre par le peloton de trois qu’ils accompagnent à nouveau. Un contrôle à mi-chemin du sommet est le bienvenu pour faire le plein des bidons. On rallie ensuite Isola 2000 sur une pente plus clémente pour attaquer les derniers lacets nettement plus raides jusqu’au col de la Lombarde. Le sifflement des marmottes nous accompagne. Il fait toujours un temps splendide.La descente qui nous attend offre une vue somptueuse sur la vallée en contrebas ; la route étroite, bordée de deux lignes blanches, est bien entretenue dans sa partie haute, mais le revêtement se dégrade nettement par la suite et c’est un peu secoués que nous arrivons au pied du village de Sant’Anna de Vinadio où nous attend le déjeuner. Il faudra le gagner au prix d’une très rude grimpée de 2 km avec des pourcentages impressionnants et sous un soleil de plomb.Au village, les premiers arrivés sont installés en terrasse en attendant l’heure de passer à table.Après un excellent repas italien servi avec rapidité nous prenons un café en terrasse puis enfourchons à nouveau nos montures pour la deuxième grosse difficulté du jour, la montée à la Madonna del Colletto qui évite un crochet de 20 km par San Dalmazzo.Il s’agit d’une route forestière avec à nouveau des passages de 12 à 13 % par endroits. En prime, le revêtement est en très mauvais état. Heureusement la forêt nous ombrage et un ravitaillement nous attend au sommet. Patrice, Didier et Alain montent devant. Après une petite collation, nous rejoignons la vallée. Une piste cyclable en léger faux-plat montant nous conduit jusqu’à Valdieri. C’est l’occasion de rouler enfin à des vitesses normales sans chercher à maintenir son équilibre dans une montée trop raide.Nous accrochons un groupe de cyclos qui avance bizarrement. Celui-ci alterne les accélérations brutales sur quelques kilomètres puis les brusques ralentissements pour attendre les compagnons qu’il a inévitablement largués. Nous les laissons partir.À Valdieri, on retrouve l’itinéraire qui conduit aux thermes. Les participants de 2012 gardent tous un souvenir douloureux de cette dernière portion.Le cheminement débute par une pente à 3% qui ne cesse de se redresser sur plus de 15 km et finir à 7% comme un véritable col. L’orage qui menaçait laisse tomber ses premières gouttes. Didier est parti devant. On ne le reverra plus. Alain est à la peine, mais se refait une santé dès que la pente s’accentue. Je m’épuise sur les derniers kilomètres pour éviter la pluie. Les suivants ne pourront pas éviter l’orage et arriveront trempés. Heureusement le confort de l’hôtel effacera vite les conditions difficiles du final de cette troisième étape.25 juin : Valdieri - Saint-Martin-Vesubie
Ce matin, il fait gris et quelques gouttes de pluie nous contraignent à prendre l’imperméable. Les vélos sont alignés sur toute la longueur du bâtiment. Chacun erre à la recherche de sa monture.Afin d’étirer le peloton au maximum sur une nationale très fréquentée, le départ se fait par groupes successifs. Le point de rendez-vous est fixé à 10 h à l’entrée du tunnel de Tende pour le franchir groupés.Nous roulons tranquillement, le délai est suffisant. Avec Patrice, Didier, Éric et Frédérique, certains d’être dans les délais, nous faisons même une pause-café. C’était sans compter sur une sous-estimation de 10 km du trajet.La voiture-balai nous attend et nous rappelle vertement les consignes. J’accélère donc en compagnie de Frédérique, de Christophe, de Thao et de Didier V. pour arriver juste à 9 h 59 et couper ainsi aux réflexions consécutives à un éventuel retard. Alain, dépité par ma ponctualité, ne peut que ravaler ses observations. Il les réserve pour Patrice, Didier et Éric arrivés quelques minutes plus tard, talonnés par la voiture-balai.À la sortie du tunnel, nous nous laissons glisser jusqu'à Breuil. La chaussée emprunte les gorges de la Roya. Le revêtement est impeccable, la route est large, le trafic peu dense. Pendant une trentaine de kilomètres, nous chaloupons d’une courbe à l’autre sans presque freiner. D’immenses falaises nous surplombent, la Roya coule en contrebas, nous sommes au paradis des cyclistes.Arrivés à Breuil, nous attaquons les 8 km qui vont nous mener au col de Brouis, La pause de midi est prévue au passage du col dans une auberge tenue par un couple de Hollandais. Nous déjeunons par petits groupes en fonction de l’arrivée de chacun.On repart ensuite par une courte descente qui nous dépose à Sospel, au pied du Col de Turini. Les premiers lacets franchis, la route s’élève à travers une forêt dont on ne voit pas le bout. Si l’ombre nous abrite du soleil, rien ne vient distraire l’attention. L’absence d’horizon rend la grimpée monotone. Un dernier ravitaillement nous attend au col, puis c’est la descente sur Molène-Vesubie. Il ne reste plus qu’une douzaine de kilomètres pour rejoindre Saint-Martin-Vesubie, terme de l’étape.Les conditions hôtelières sont difficiles. Une navette est nécessaire pour rejoindre la salle communale à peine assez grande où nous sera servi le dîner. Il faut ici remercier les organisateurs qui se sont dévoués pour assurer toute la logistique du repas, vaisselle comprise, et atténuer au maximum les désagréments liés aux conditions d’hébergement.
26 juin : Saint-Martin-Vesubie - GuillaumesC’est la dernière journée du séjour. Le petit déjeuner est préparé et servi par les organisateurs qui continuent à faire le maximum pour pallier les insuffisances de l’hébergement.
Cette ultime étape démarre en fanfare par la montée au col de Saint-Martin. Le peloton d’abord compact s’étire progressivement. Parti en toute fin de peloton, je remonte doucement les nombreux imprudents qui ont tenté de s’accrocher au sillage des plus costauds.
Après cette première mise en jambes, la descente qui suit nous conduit au pied du col de la Couillolle, dernière grosse difficulté de la semaine.
C’est une longue ascension de 18 km. Les premiers lacets se déploient dans un environnement sauvage puis se continuent en forêt jusqu’au village de Roubion.
L’itinéraire se poursuit maintenant au milieu des chalets et des terres agricoles avant de rejoindre les alpages où restent encore quelques névés.
Cette dernière et merveilleuse ascension nous aura donné un panorama de tous les environnements traversés les jours précédents : prairie paisible, forêts ombragées, gorges surchauffées, alpages fleuris, parois rocheuses, panorama sur les cimes environnantes.
Nous déjeunons à Beuil où nous ne nous attardons pas, car le vent est glacial et les maillots sèchent mal. La moitié du groupe, devant la menace d’orage, choisit de rejoindre directement Guillaumes par Valberg. Nous optons pour l’itinéraire prévu qui longe les gorges du Cians puis rejoint les gorges de Daluis.
La route serpente à flanc, et nous offre des vues magnifiques sur les immenses falaises qui nous surplombent. La roche a des couleurs d’ocre rouge.
À Tourette, à la sortie des gorges du Cians, le parcours emprunte la nationale sur 15 km jusqu’à Entrevaux. La faible déclivité montante nous permet de rouler bon train dans la roue de Sylvain.
À Entrevaux le ciel se fait menaçant. Quelques gouttes commencent même à tomber. Notre petit peloton se disperse. Je m’accroche à la roue de Sylvain. Soudain, c’est un véritable déluge qui nous tombe dessus dans la traversée des gorges de Daluis. Je m’arrête pour passer la veste de pluie, mais je suis déjà trempé. Il reste une quinzaine de kilomètres jusqu'à Guillaumes. Mouillés pour mouillés, Sylvain et moi décidons de ne plus nous arrêter malgré les trombes d’eau. La promesse d’une douche chaude à l’arrivée est une excellente motivation. De plus, la route monte et nous ne devrions pas trop nous refroidir.
Les arrivées des participants sont échelonnées, certains ont choisi de s’abriter, d’attendre la fin de l’orage, mais au final tout le monde est trempé.
Nous commençons à ranger les affaires, quelques participants reprennent déjà le chemin du retour. Vers 20 h nous rejoignons la salle des fêtes où doit se dérouler le repas de clôture.
Le menu est soigné et le rosé aidant, l’ambiance devient franchement bruyante, mais reste bon enfant. Nous bénéficions même de quelques petites ritournelles à l’accordéon.
Demain matin, il faudra prendre la navette pour rejoindre Antibes. Sylvain ne tente pas une nouvelle aventure en solo et préfère profiter de la voiture d’Alain. Après un déjeuner entre nous sur le port d’Antibes, il est temps de rejoindre la gare TGV. Seul Alain prolonge son séjour dans la région chez un de ses amis.
Nous commençons à ranger les affaires, quelques participants reprennent déjà le chemin du retour. Vers 20 h nous rejoignons la salle des fêtes où doit se dérouler le repas de clôture.
Le menu est soigné et le rosé aidant, l’ambiance devient franchement bruyante, mais reste bon enfant. Nous bénéficions même de quelques petites ritournelles à l’accordéon.
Demain matin, il faudra prendre la navette pour rejoindre Antibes. Sylvain ne tente pas une nouvelle aventure en solo et préfère profiter de la voiture d’Alain. Après un déjeuner entre nous sur le port d’Antibes, il est temps de rejoindre la gare TGV. Seul Alain prolonge son séjour dans la région chez un de ses amis.
Au final, ce grand tour du Mercantour aura été un circuit très exigeant, mais magnifique. L’infinie variété des paysages traversés, la difficulté et la rudesse des cols franchis, la qualité de l’organisation et l’accueil toujours chaleureux qui nous a été réservé classent le grand tour du Mercantour aux toutes premières places des plus belles randonnées de vélo.
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